Le Président TALON ambitionne d’étendre le Plateau continental du Bénin au-delà des 200 miles marins. Dr Cyrille GOUGBEDJI, juriste et deuxième Secrétaire Général Adjoint du Gouvernement est retenu pour se joindre au Dr Marcel BAGLO pour défendre aux Nations Unies devant la Commission du Plateau Continental les arguments du Benin.
Depuis 2009, le Bénin et le Togo ont exprimé leurs intentions d’étendre leur plateau continental. Dans une démarche de coopération, le Président Patrice TALON à son arrivée au Pouvoir a pris la décision de ne pas aller seul. Un accord intervenu entre le Bénin et le Togo a permis aux deux États de faire une demande conjointe. Depuis mardi 5 février 2019, une délégation conjointe est à New York pour affiner l’argumentaire des deux pays.

La délégation conjointe a fait les exercices de présentation Mardi et mercredi et passe a la défense le jeudi 7 février 2019 devant la Commission du Plateau Continental des Nations Unies. Le vendredi la délégation fait le débriefing et la répartition des tâches de suivi du dossier, fin de mission. Pendant les deux premiers jours, les travaux sont d’expertise. Il est question de vérifier la cohérence des idées et la formulation des meilleurs arguments et la formation à l’art oratoire au profit des représentants du Bénin et du Togo. Dr Cyrille GOUGBEDJI, universitaire, expert, pluridisciplinaire, spécialiste des questions de protection environnementale et de frontières maritimes et de la gouvernance publique a conduit la délégation béninoise avec Dr Marcel BAGLO, lui aussi universitaire, un autre vétéran des questions de l’environnement et des frontières, chef de la mission.

Au nombre de cette délégation d’expert, on peut citer : l’ambassadrice Madame Zelma Yollande Nobre Fassinou, l’ingénieur Monsieur Jacques Jean Atchadé, l’ingénieur géologue Monsieur Tinantikpa N’tcha, l’ingénieur Monsieur Noukpo André Djoi, Monsieur Akpé Cocou Marius Loko. Il faut constater, le Bénin est donc chanceux d’avoir des experts de renommée Internationale et d’expériences scientifiques de haut niveau. Un senior et un jeune qui se donnent la main pour la défense de l’intérêt national.
A New York, ces jours-ci, le climat est sans clémence. Le froid sévit. Des braves qui bravent le froid pour aller défendre l’intérêt national à mille lieux de leur terre natale. L’importance du plateau continental pour le Bénin n’est plus à démontrer.
Le Programme d’action du gouvernement ambitionne le développement de l’économie bleue. Cela passe entre autre par l’occupation stratégique de l’espace Marin. Le plateau continental est un prolongement du territoire de l’État côtier dans la mer au bénéfice du dépôt des sédiments. De nombreux facteurs ont favorisé le dépôt de sédiment dans la mer territoriale faisant ainsi reculer le continent dans l’océan. Il y a donc nécessité pour le Bénin, de chercher à entendre sa zone d’exploitation souveraine au-delà des 200 miles. Mais cela ne se fait pas sans se conformer aux dispositions de l’article 76 de la convention des nations unies sur le droit de la mer. C’est donc à la fois sur des éléments juridiques, géologiques, bathymétriques que l’argumentaire des deux pays est savamment élaboré. Pour les chercheurs, ce dossier est un cas vivant des avantages de l’interdisciplinarité qui met en dialogue le Droit, l’économie et les sciences de la vie et de la terre.